A la recherche des structures cachées du monde
Une introduction au travail de fin d’année
Introduction
Lorsqu’un texte, sagement écrit sur une page, ainsi nommée parce que les Latins nommaient pagus le champs labouré, le carré de luzerne ou de vigne, aisément reproductibles, par juxtaposition de plans, sur le cadastre, quand donc un texte devient hypertexte, sa carte, alors, ressemble à ce tissus muni de cent mille pseudopodes possibles mouvants, découpés, en temps réel, sur un patron plus large et lancé dans le temps des possibles. Ce livre saisit ce devenir et le dessine.
Michel SERRES, Atlas p.277, 1994
Une fois imprimé, le texte matériel garde une certaine stabilité… en attendant les démontages et remontages du sens auquel se livrera le lecteur. L’hypertexte numérique automatise, matérialise ces opérations de lecture et en amplifie considérablement la portée. Toujours en instance de réorganisation, il propose un réservoir, une matrice dynamique à partir de laquelle un navigateur, lecteur ou utilisateur peut engendrer un texte particulier selon le besoin du moment.
Pierre LEVY, L’intelligence collective, éd. La découverte, Paris, 1994, p.58
Définitions
Tentative de vider cette définition de toutes références à la technologie, au numérique:
L’hypertexte est un corpus de documents, de noeuds d’information, reliés entre eux par des liens que l’utilisateur peut parcourir de manière non-linéaire.
La page wikipedia en anglais consacrée à la notion d’hypertexte.
Histoire du concept d’hypertexte
Paul Otlet, fondateur du Mundaneum.
Vannevar Bush, l’article fondateur « as we may think« , le Memex,
Ted Nelson inventeur du terme.
« Cette idée m’est venue en octobre-novembre 1960 alors que je suivais un cours d’initiation à l’informatique qui, au début, devait m’aider à écrire mes livres de philosophie. Je cherchais un moyen de créer sans contrainte un document à partir d’un vaste ensemble d’idées de tous types, non structurées, non séquentielles, exprimées sur des supports aussi divers qu’un film, une bande magnétique ou un morceau de papier. Par exemple, je voulais pouvoir écrire un paragraphe présentant des portes derrière chacune desquelles un lecteur puisse découvrir encore beaucoup d’informations qui n’apparaissent pas immédiatement à la lecture de ce paragraphe. Aujourd’hui, parce que le projet Xanadu a connu quelques retards…, je note encore mes idées sur des petits autocollants que je classe par jours, par semaines et par années, et qui correspondent à différents projets que j’ai en tête »
Ted Nelson, Science et Vie Micro novembre 1990.
Les outils
HyperCard créé par Bill Atkinson.
Tim Berners-Lee un des créateurs du Web.
Typologie des structures hypertextes
Linéaire, en grille, hiérarchique, en toile d’araignée, hybride…
Exemples:
Littérature
Oulipo et Raymond Queneau et les textes combinatoires.
Cent mille Milliards de poêmes.
Un conte à votre façon, version originale, version wiki, encore une version.
Hypertexte en papier, Typographic links de Dan Collier en 2007, et Traumgedanken (pensées sur les rêves) de Maria Fisher
Les livres dont vous êtes le héros.
« La maison des feuilles » de Mark Z. Danielewski.
Bible glosée.
Talmud.
Les caligrammes.
Bande dessinée
« Jimmy Corrigan » de Chris Ware.
« L’art invisible » de Scott Mc Cloud.
Théatre
« La lettre des chats » de Philippe Blasband
Cinéma
« Smoking », « no smoking » deux films d’Alain Resnais de 1993. La structure qui les sous-tend.
Lola rennt, un film de Tom Tykwer de 1998.
« Le hazard » un film de Kieslowski de 1981.
Le cinéma interactif: histoire.
Webdocumentaires
« Qu’est-ce que le webdocumentaire ? » un article du site webdocu.fr.
Prison Valley le webdocu le plus primé et un article de rue 89 qui en raconte la genèse)
Graphisme
Les cartes de géographie.
Son
Jaap Blonk (Structure d’une performance vocale).
Sociologie
« Phénomène du petit monde » de Stanley Milgram.